Si j’étais un parfait connard, j’écrirais certainement quelque chose du genre :
Déparages, un Breaking Bad français ?
Eh bien Devinez quoi : je suis un parfait connard.
Je vous l’accorde, la comparaison est à chier, mais elle est évidente. Un homme, la cinquantaine, enchaîne les mauvaises décisions et emporte dans sa chute tout son entourage. A la fois similaire, et pourtant totalement différente, cette mini-série est un grand bonheur, et la preuve que la production française a encore de grandes choses à offrir.
Composée de 6 épisodes, on est tenté de se dire : Seulement ? Mais est-ce que l’on préfère voir 6 bons épisodes, ou 6 mauvaises saisons ? Moi j’crois la question elle est vite répondue.
Réalisé par Ziad Doueiri, connu en France pour la série Canal Baron Noir, il le sera désormais pour cette série initialement diffusée et produite par Arte. Le réalisateur et scénariste dispose d’une filmographie maigre, mais toujours reconnue (sélectionné à la Mostra De Venise, Primé à Toronto).

La série nous raconte la chute d‘Alain Delambre (Eric Cantona), chômeur de longue durée rendu aigri par sa situation et les injustices qu’il a subi. Devenu colérique, sa famille subi également sa chute et ses accès de colère.
Le tout est narré en face-caméra par ce même Alain Delambre, s’adressant directement au spectateur pour nous expliquer son point de vue, nous rendant parfois plein d’empathie pour l’homme qui essaye de se battre pour sa survie, et parfois plein de mépris pour le manipulateur impulsif qu’il peut être pour cette même survie.
INSPIRCEPTION
Cette série s’inspire d’un livre (Cadres Noirs de Pierre Lemaitre, 2010), lui même inspiré de faits réels : En 2005, Philippe Santini est à la tête de France Télévision, et a l’idée hallucinante de tester la résistance psychologique de ses cadres en organisant une fausse prises d’otage durant un séminaire. Cet événement aura de lourdes conséquences traumatiques pour le personnel, et Philippe Santini sera condamné en 2010, mais conservera son poste jusqu’en 2012.
Dérapages s’inspire de ce livre et donc de ce fait divers pour nous raconter la galère d’un homme en fin de carrière face au chômage.

Haletant en emporte le vent
Côté réalisation, on est gâté d’une vraie personnalité. Si ces dernières années, depuis la dictature de Netflix, nous avons été inondés de séries très formatées, quelques exceptions surviennent malgré tout et Dérapages est l’une d’entre elle. La série ne se contente pas de banals champs-contre champs, elle joue avec l’image et nos émotions. Car parmi les gros atouts de cette série, son écriture est en tête de proue : les personnages sont très vite cernés, l’authenticité est au cœur même de la narration, et surtout les coups de théâtre et autre cliffhanger sont autant d’éléments qui vous feront dévorer la série en un après-midi. On pardonnera même aisément certaines grossièretés comme les quelques facilités d’écriture, notamment autour du personnage de Charles Bresson (Gustave Kervern), SDF qui dispose toujours de deux verres et d’une bouteille de gnôle dans sa poche, ainsi que de l’ordinateur des Experts à Perpignan dans sa caravane.
Au final, le cœur même de cette série, c’est la violence : La violence que subit Alain Delambre, celle qu’il provoque, celle qu’organise un PDG incarné par Alex Lutz, celle du monde du travail, celle de la vie aussi, la violence de l’injustice.
Bonjour.
Au début : »Et bien devinez quoi », s’écrit « Eh bien ».
À la rigueur « Hé bien », mais 𝑗𝑎𝑚𝑎𝑖𝑠 « Et bien ».
Voilà, bonne critique, documentée, et tout ça.
Continuez.
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Eh bien je l’ignorais, c’est corrigé merci !
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